Grâce à mon poste de rédacteur chez Geek le mag et grâce également à nos amis de l'initiative How I Met Your Blogger que je ne remercierais jamais assez, j'ai eu le plaisir et la chance d'assister le 24 juin dernier à la présentation en avant première du futur Disney de Noël, Raiponce (ou Tangled dans la langue de Shakespeare).
Au cas où vous ignoriez tout de la chose, le département animation de chez Mickey adapte donc cette fois le conte éponyme des Frères Grimm pour la fin de l'année, le tout en images de synthèse et en 3D. Bien sûr, qui dit Disney dit que l'histoire originale a subi quelques changements d'usage, tant au niveau de l'aspect féérique que l'implication émotionnelle du spectateur, si chers à la firme.
Ainsi, et contrairement au conte originel, Raiponce (Rapunzel en V.o.) n'est pas ici la fille d'un pauvre couple dont la moitié féminine avait envie de manger des fleurs. Cette fois, tout commence lorsqu'une reine bienveillante tombe étrangement malade, et que le seul remède pour la sauver est une plante née d'une goute céleste. La plante est trouvée, la reine est sauvée, mais tout cela est très mal vécue par Mère Gothel, une sorcière qui utilisait la-dite fleur pour retrouver régulièrement sa jeunesse passée. Les propriétés magiques de la plante s'étant quelques temps plus tard retrouvées dans les cheveux de l'unique fille du couple royal (la Raiponce du titre, donc), Gothel kidnappe cette dernière et l'enferme dans une tour perdue et inaccessible. La sorcière élèvera ensuite l'enfant comme sa propre chair (avec les habituelles intentions malignes des méchants de Disney) en lui interdisant de mettre le nez dehors, car "the world is a dangerous place". Viendra ensuite Flynn Rider, un bandit qui trouvera accidentellement refuge dans la tour en étant coursé par la garde royale (pile le jour des 18 ans de Raiponce) et qui l'aidera à découvrir le monde.
Pour l'occasion, c'est l'ancien responsable des défunts studios de Montreuil et producteur Roy Conli (pour qui j'ai un immense respect depuis Le bossu de Notre Dame) qui est venu en personne nous présenter la chose, avec sous le bras tout un paquet d'images et de vidéos exclusives destinées à nous en mettre plein la vue. Après nous avoir expliqué la façon qu'ont les auteurs de Disney de concevoir leurs scénars (une histoire passionnante se déroulant dans une monde crédible et mettant en scène des personnages convaincants), le producteur s'est penché sur le challenge technique que représentaient les aventures d'une jeune fille aux cheveux longs de plusieurs dizaines de mètres. On se souvient du buzz qui avait entouré le film Montres et Compagnie rapport au rendu des poils de Sulley (le monstre bleu doublé par John Goodman), attendez vous à des remarques similaires concernant le rendu des vêtements et de la coiffure de Raiponce. Les programmeurs ont ainsi passé des mois à créer de nouvelles techniques pour que les étoffes (légères ou non, parfois sur plusieurs couches interagissants entre elles) et les cheveux de la belle s'animent de façon réaliste à l'écran, entre gestion de matières, problèmes de collision et nombre bluffant d'éléments à calculer (un être humain possède entre 100 et 150 000 cheveux !). Pour le coup, c'était vraiment impressionnant de voir dans le détail à quel niveau de réalisme ils sont arrivés.
Pourtant, au delà de la prouesse purement technique, bien d'autres aspects m'ont séduits lors de cette présentation. Tout d'abord, il est évident que je suis immédiatement tombé sous le charme de l'héroïne. Dessinée par Glen Keane, déjà responsable de merveilles sur La Belle et la bête, Tarzan, La petite sirène et surtout (en ce qui me concerne) Pocahontas, la miss possède ce quelque chose qui me parle immédiatement avec ses yeux globuleux et son pseudo caractère de cochon. Elle est à la fois naïve (elle n'a jamais vu le monde par respect pour les paroles de sa "mère" et a encore tout à découvrir) et énergique (elle en a marre de rester enfermée, tandis que sa première rencontre avec le séduisant voleur se solde à grands coups de poêle à frire dans la tronche dans une séquence inspirée d'Alien). En clair, Raiponce est une héroïne moderne dans tous les sens du terme et nul doute qu'elle marquera durablement les esprits. De plus, l'aspect gadget de sa chevelure (échelle, balançoire, lasso, arme imprévisible...) parle évidement au cœur de tout geek qui se respecte et achève de faire de Raiponce un personnage qui se suffit à lui-même.
Le reste de la production recèle également de belles surprises : les side-kicks sont par exemple tous des psychopathes en puissance, comme ce cheval de la garde aux réactions de chien de chasse ou Pascal le caméléon, sorte de Jiminy Cricket de Raiponce dont la philosophie semble être "cogne d'abord , on posera les questions après". Visuellement, le film possède également de belles "trouvailles", comme la reprise des cérémonies de lampions asiatiques nocturnes, ici utilisées par le roi, la reine et la capitale tout entière chaque anniversaire de la naissance de Raiponce dans l'espoir que celle-ci la remarque (ce qu'elle fait chaque année en se demandant ce que c'est) et rentre au bercail. Une séquence qui promet beaucoup malgré son aspect "la chanson du film composée par Alan Menken parce qu'il faut des chansons dans un Disney". Rajoutons à cela un casting qui fait bien envie (Mandy Moore mais surtout Zachary Levi et Ron Perlman), une production design supervisée par Dave Goetz (qui avait déjà travaillé avec Ron Conli à Montreuil sur Le Bossu de Notre Dame), une morale moins cul-cul que d'habitude ("T'as 18 ans, bouge tes fesses, il est temps de sortir de ta coquille et de remettre en question l'ordre établi qui régit ton existence") et la volonté des réalisateurs Byron Howard et Nathan Greno (déjà à l'oeuvre sur Volt)de revenir aux sources de ce qui a fait le sucès de Disney à ses début (le duo ne jure que par Cendrillon et La belle au bois dormant). Cerise sur le gâteau, la promesse d'une conclusion légèrement tragique, puisque si happy end il y aura, le métrage commence par le bandit affirmant "voici l'histoire de ma mort".
Inutile de préciser que j'attends désormais la chose avec une grande impatience puisque Raiponce reprend mes deux mamelles préférées made in Disney : d'une part l'aspect relativement adulte du récit (pour le moment pas de gentil chien-chien ou de gamins à l'horizon, une goute de tragique) et celui rentre dedans de certains héros type Stitch (tartes, torgnoles, no boundaries style). Reste à savoir si j'irais le découvrir en salle dès sa sortie le 1er Décembre, ou si j'aurais le courage d'affronter les hordes de marmots qui se presseront lors de l'habituel présentation spectacle au Grand Rex à partir du 17 Novembre.
Pour finir une petite preview datant de l'époque où le film s'appelait encore Rapunzel en Vo. (A noter que la 3D rend vachement bien, c'est autre chose que le Last Airbender de tout plat de Shyamalan !)
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